GHJULIA SAVANNAH WITHELEY PANCKLEHURST

I THINK I'M READY
NOM • Witheley (panckelhurst par sa mère)
PRENOM(S) • Ghjulia Savannah. Pas très londonnien pour le premier, et pourtant il s'agit juste d'une petite fantaisie parentale, elle n'a aucune origine exotique ou de l'Europe de L'ouest.
AGE •20 ans
DATE DE NAISSANCE • le vingt-cinq juin
LIEU DE NAISSANCE • née à Liverpool
PROFESSION • étudiante en droit
GROUPE • I think I'm ready

A CUP OF TEA
« Maman, c’est qui, la fille ? Pourquoi est-ce qu’elle a un œil tout noir ? » « Ah beurk, elle a du sang sur la lèvre, c’est dégoûtant ! » « chut, les enfants, allez dans l’autre pièce. Et laissez-là tranquille ! » Elle baissa la tête et rentra sa tête dans ses épaules afin que sa veste, beaucoup trop grande pour elle, masque son visage. C’était une vieille habitude qu’elle avait dès qu’on commençait à parler d’elle. Bien sûr, elle aurait préféré passer inaperçue. Ce n’était pas comme si elle avait eu envie d’avoir le visage tout déformé de la sorte. Elle fixa un pan du mur. Très vite, la femme disparut, et elle se détendit. Avant de se re-crisper immédiatement Elle n’aimait pas être seule. Elle préférait encore se blottir par terre contre sa mère qui puait l’alcool, le vomi et la cigarette que de se trouver seule, dans une maison qu’elle ne connaissait pas, avec des enfants bien trop curieux à son goût. La femme revint ensuite, alors qu’on frappait à la porte. Ghjulia sursauta et regarda avec effroi la mallette qu’elle venait d’apporter. Ce furent deux policiers qui entrèrent, avec une liasse de papiers à la main. La femme les conduisit dans le salon, puis invita la petite à y entrer aussi. Elle la fit asseoir sur la canapé et ouvrit la mallette. C’était la trousse de secours. Ghjulia, d’abord assise sur le bout des fesses sur le sofa, recula de plus en plus tandis que la femme avançait un bras vers elle, portant un coton dans lequel elle venait de vaporiser un produit. Quand son dos toucha enfin le dossier du canapé, elle ferma les yeux par peur. Le coton effleura la coupure de sa lèvre et une sensation de frais déferla en elle. Elle se détendit. Pour se raidir de nouveau tout de suite. Ça piquait. Ghjulia ouvrit de grands yeux effrayés. La femme tapota sa main gentiment, avec un sourire un peu inquiet, comme si elle ne comprenait pas sa réaction.
« Du calme, détends-toi. Ça pique ? » La fillette hocha vigoureusement la tête, la lèvre en feu. La femme se tourna vers les policiers, un peu inquiète. «  Alors, qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? » « Deux gamins de sont quartier l’ont coincée dans une rue et l’ont défigurée à coup de poings. Elle a appelé sa mère avec son portable, mais la bonne femme était bien trop ivre pour pouvoir faire quelque chose. » Comme pour lui donner raison, la petite fille se mit à tousser brutalement, jusqu’à ce qu’un filet de sang sorte de sa bouche. Elle se leva alors, chétive ainsi accoutrée, et défia le policier de toute sa petite hauteur. «  T’as pas le droit de parler comme ça de ma mère ! C’est pas parce que mon père est un connard lâche qu’il faut remettre la faute sur elle ! C’est sa faute à lui si elle est comme ça ! » Elle fondit en larmes. « pauvre gosse » se dit la femme. Elle resta là, sans bouger, sans savoir quoi faire. Ce qu’elle ignorait, c’est que cette situation d’impuissance n’était pas la dernière qu’elle aurait avec Ghjulia.

« LIIIAAAAAAAAAAA ! » « fou moi la paix. » La voix, calme, posée, était totalement opposée à ses paroles. Car la voix était presque douce. Tout autre personne aurait sourit et continué, mais Luther savait très bien que ç’aurait été la pire erreur. Parce que Ghjulia était une fausse calme, et qu’elle risquait d’exploser. Assise dans un coin du couloir, tournant le dos à la fenêtre, elle regardait par terre. C’était sa position favorite, elle était souvent comme ça, assise bien tranquillement. Isolée. Mais c’était de sa pure volonté. Comme si elle avait toujours voulu être indépendante, comme si depuis toujours elle avait refuser de s’intégrer dans sa famille d’accueil. Comme si elle attendait de relever la tête au bruit de la sonnette, pour se lever et tomber dans les bras de sa mère, encadrée par deux policiers, qui lui annonçaient qu’elle pouvait retourner vivre avec sa mère. Sa mère qui s’était relevée et qui luttait pour la ravoir. Sa mère qui en voulait, hargneuse, la haine au creux du ventre. Elle aurait pu…Si elle n’avait pas recroisé cet abruti qui l’avait mise enceinte, si elle ne l’avait pas chopé au col pour lui flanquer son poing dans la tronche devant les agents de sécurité. Il l’avait jugée trop brutale, mais Ghjulia n’arrivait pas a se décider. En voulait-elle vraiment à sa mère ? Ou plutôt était-elle vraiment aussi fière de ce geste qu’elle le pensait ? Les pensées de Ghjulia restaient obscures pour tout le monde, même pour la famille qui la côtoyait depuis maintenant prêt de quatre ans, y étant arrivée lors de ses sept ans. Les traces des coups sur son visage avaient disparut, fort heureusement, et laissaient place à un visage frai et lumineux, encadré par une cascade de boucles blondes. Avec des yeux…inexpressifs. Il n’y avait pas cette petite lueur qui pétillait dans tous les yeux des enfants. Le vide total. Alors que dans sa petite tête régnait un chaos total et destructif.
La porte s’ouvrit. Lasse, Ghjulia jeta un coup d’œil au père de Luther et se remit à contempler le sol. « Lya ? » La voix réclamait qu’on lui prête attention. Non, demandait. Poliment. Le père de sa famille d’accueil avait toujours été très respectueux et poli avec elle. Oh bien sûr, sa femme aussi, mais elle, elle allait sans cesse au devant de la jeune fille, essayant d’attirer son attention par tous les moyens alors que Ghjulia ne demandait qu’a ce qu’on la laisse en paix. Elle leva lentement les yeux vers lui. Il tenait des lettres à la main, ce type de courrier qui n’intéressait pas Ghjulia. Elle ne s’intéressait qu’aux lettres de sa mère, et sa mère n’avait que des enveloppes jaunes claires, pas des blanches. Alors, celle-là ne l’intéressait pas. Elle l’ouvrit et lut distraitement. D’abord. Parce que les lignes qui s’étalaient sous ses yeux portaient une écriture qu’elle n’avait jamais vue. Qu’elle aurait surement du connaitre, peut-être. Ses yeux s’écarquillèrent petit à petit, puis, ce fut au tour de sa bouche. Quand elle arriva a la fin de la lettre, la jeune fille ferma les yeux et la bouche brutalement. Lentement, une larme roula sur sa joue, puis une autre.
Le sol, rude, froid, accueillit doucement son petit corps meurtris. Quand nos convictions s'effondre, que devient-on ? Quand on en a toujours voulu a son père d'avoir été absent, et qu'on découvre que c'est de la faute de sa mère, comment survit-on ?

« Bonjour, je cherche un homme du nom de Sullivan Pancklehurst. Ça vous dit quelque chose ? Non ? Tant pis. Excusez-moi ! Vous connaissez un certain Sullivan Pancklehurst ? Il habite dans le coin, et... okay, je dégage. » Un soupir de désespoir. Ghjulia cligne des yeux plusieurs fois, se frotte les paupières pour chasser la fatigue et l’impuissance qui lui montent à la tête. A tous justes douze ans, on craint sans cesse d’être agressé, et pourtant on voudrait que nos parents nous laissent plus libres. On ne se considère plus comme des gamins. Ghjulia savait très bien qu’elle était censée ressentir tout ça. Et pourtant elle ne s’était jamais senti enfant. Elle aurait aimé que sa famille prenne plus attention a elle. Sa vraie famille. Elle s’était échappée de sa famille d’accueil pendant quelques heures. « où tu vas ? » ils demandent. Elle ne répond pas. Elle va.
En réalité, depuis qu’elle a reçu un cadeau d’anniversaire de son père, elle le cherche. Elle veut savoir. Elle sait très bien qu’aller voir sa mère lui passera l’envie de voir son père, et puis, même, elle n’en a pas envie. Ghjulia a douze ans, et pour la première fois de sa vie, elle va voir son père. Elle le sait. Elle en est tellement consciente que ça lui fait mal, ça la brise de savoir que tout sera différent. Elle veut son père. Elle veut sa mère. Elle sait qu’elle ne les aura pas, et qu’elle ne les aura sans doute jamais.
Aujourd’hui, au beau milieu de Londres, Ghjulia cherche, comme tous les jours depuis un mois. A près l’école, elle vient là, elle cherche quelqu’un qui le connaîtrait, quelqu’un qui l’aurait vu, ou qui saurait où il habite. Remonter jusqu'à ce quartier n’a pas été très facile. Elle s’est rendue a la poste, elle a prétendu vouloir voir comment ça marchait et les membres se sont pris d’affection pour elle. Elle a vendu des journaux, elle a comprit le fonctionnement et elle est remontée jusqu’ici. Et ici… Ici elle piétine. Ça fait un mois qu’elle vient ici. Un mois. Elle tient bon. Elle sait ce qu’elle veut, et ferait tout pour pouvoir voir son père.
Ghjulia s’assoit un instant. Pas longtemps. Elle sait que, si elle reste trop longtemps assise, elle ne sera que plus fatiguée. Ghjulia inspire un grand coup et se relève. En face d’elle, un homme, qui semble vieux car malpropre, fait la manche. Ghjulia le fixe un instant. Cet homme qui passe des journées assis là, à crever de faim sur le trottoir. Ghjulia se lève. Cet homme qui, nuit et jour, ne fait que regarder les gens passer, mal assis et repoussant malgré lui. Ghjulia marche vers lui. Cet homme qui doit en savoir plus que les autres rien qu’en écoutant les gens et en ayant vécu. Ghjulia s’arrête devant lui. Il la regarde. Elle sort son porte monnaie, lui donne quelques pièces. « Sullivan Panclehurst. Vous… » « Tu répètes ça a tout le monde depuis un mois dès que tu viens là », l’interrompt-il. Elle hoche la tête, un peu mal à l’aise. « Alors ? » « Alors j’ai faim. » « Alors c’est mon père que j’ai jamais vu et qui veut me voir. » « Alors tes problèmes tu te les gardes, j’ai les miens, merci. » « Alors il pourra vous offrir a manger. » Quelques instants de silence. Ghjulia n’a plus peur. Un sourire fait briller les yeux du SDF, qui tend la main vers elle pour qu’elle l’aide à se relever. « Alors c’est d’accord. Suis-moi. »
La jeune fille obéit, il la conduit dans un endroit sombre, reculé, ou plusieurs hommes, plus jeunes, la regardent durement. Quand elle se retourne, le sans-abri sen va en clopinant, un peu effrayé. Une ronde se forme autour de la jeune fille, des visages étonnés, surpris pour la plupart, ou impassibles pour les autres. La peur au ventre, Ghjulia ferma les yeux un instant. « freak » « sans-famille » « seule » « racaille » « pas nette ». Tous ces gentils mots prononcé par ses camarades de classe lui remontèrent à l’esprit. Allez, se dit-elle ; quand même, Ghjulia. Ghjulia PANCKLEHURST. Le vieux m’a peut être eue, mais je me laisserais pas avoir.
Ghjulia ouvre les yeux. Elle n’a plus peur. « vous allez me violer ? » Les jeunes marquent un temps d’arrêt, puis l’un d’eux éclate de rire. « c’est ce que tu veux ? » demande-t-il. « non. J’veux voir Sullivan. Pancklehurst. » Le jeune hésite un instant, avant qu’un autre demande « Pourquoi ? ». Mais avant que Ghjulia n’aie pu ouvrir la bouche, un autre parle a son tour « c’est personnel, on a pas a le savoir, si ? » La jeune fille reste droite au centre, tandis que deux d’entre eux partent pour aller chercher Sullivan. L’excitation monte dans le ventre de la petite. Elle ne peut s’empêcher d’imaginer les pires scénario qui l’empêchent encore de voir père.
Il est là. Il passe la porte avec une nonchalance qui prouve qu’il est dans son élément. Il est plus âgé que les autres et semble frôler la quarantaine. Elle le regarde, des étoiles dans les yeux. Enfin. Enfin elle le voit. Durant ses nuit solitaires, Ghjulia s’imaginait son père dans toutes les formes pas possible.
Il la regarde, et s’arrête brusquement. S’en suit un long silence, durant lequel les gens jeunes s’agitent, mal à l’aise. Puis, il finit par murmurer « laissez nous seul, s’il vous plaît. » Quelques secondes s’écoulent ; et quand enfin plus personne d’autre qu’eux n’est dans la rue, ils se jettent dans les bras l’un de l’autre. Ghjulia ne peut s’empêcher de pleurer.

Elle est totalement hystérique. Elle crie, elle pleure, elle le frappe, de ses poings impuissants. Et puis il l’attrape par les poignets, il la force a le regarder, il crie aussi, un peu. Elle, faible, fatiguée, perdue ; et lui, fort, fatigué de faire semblant, et, pour le moment, un peu perdu aussi.
« Laisse-les. » dit un gars à la petite qui les observe. Mais elle secoue la tête. Non. Pour rien au monde, elle ne les laisserait. Elle aussi, elle pleure, un peu. Mais un sourire ému ne quitte pas ses lèvres. Le gars la secoue un peu et insiste. « Fou moi la paix. » dit-elle. Elle essuie une larme qui se hasarde sur sa joue et soupire. « c’est la première fois que je les voit ensemble. » Alors, le gars la laisse là, a regarder ses parents qui s’engueulent, ses parents que pour le première fois elle voit réunis.

Des années plus tard. Ghjulia n’est pas cette gentille petite fille bien docile que tout le monde voit. Toujours un peu perdue, elle est devenue une femme forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais qui reste discrète quand même. Elle a failli mal tourner, et est restée en famille d’accueil, mais voit ses parents tous les week-end. Du coup, elle a intégré une école où on enseigne les bonnes manières, et ou on doit obéir forcément. Cela ne la dérange pas tant que ça, même si elle a toujours eu du mal a respecter l’autorité. C’est une drôle ; elle a beau rester bien sagement au fond de la classe, elle aime les couleurs vives, les fêtes et les parties de rigolades avec les amis.
Et pourtant quelques fois on peut encore apercevoir la Ghjulia torturée d’autrefois, celle qui n’a pas une vraie famille, celle qui ne sait pas qui elle est ni d’où elle vient ; celle qui est différente. Différente, mais elle-même. Pour elle, la vie ne fait que commencer. Elle n’en veut à personne, ne déteste personne et surtout ne doit rien à personne. Elle trouve le monde injuste, elle trouve le monde affreux ; mais elle fait partie de ceux qui se battrons pour le voir devenir meilleur.

I'M STILL BREATHING
Bonjour à toi Londonien. Le moment est venu pour moi de me présenter. Je suis mischievous wink, alors prosterne-toi. Jai 15 balais, ça gère hein ? C'est en flanant sur l'avenue de calleiope que je suis tombée sur FOL et je compte bien y revenir 4 fois par semaine. J'ai décidé de me dessiner avec les traits de Katerina Graham. superbe forum, bravo aux admins !